La contribution fédérale

Retrouvez ici la contribution fédéral présentée dans le cadre de la préparation du Congrès de Reims.

La Seine-Saint-Denis dans le Congrès

Agir en solidarité, Rassembler la Gauche.

Cette contribution est le fruit d’un travail collectif mené par des militantes et des militants de Seine-Saint-Denis qui ont souhaité, dans un esprit constructif et ouvert, inscrire pleinement leur département dans le processus de débats et de réflexions offert par la perspective du Congrès.

La Seine-Saint-Denis est un département riche de remarquables potentialités, un véritable « Laboratoire » pour l’avenir de notre pays. Elle est toutefois confrontée à un certain nombre de difficultés majeures qui soulèvent des interrogations dont nous pensons qu’elles doivent être partagées très au-delà de notre seule Fédération. Nous estimons en effet que les problématiques à traiter seront à terme d’une portée générale, de sorte que nous avons tout intérêt à ce que la discussion soit la plus large possible dès maintenant.

Premiers signataires :

-Geneviève DEKERAUTEM, présidente groupe élus PS Montreuil,

- Bruno LE ROUX, député 1ère circonscription,

-Jacques MAHEAS, sénateur-maire de Neuilly S/Marne,

-Alda PEREIRA-LEMAITRE, maire de Noisy-le-Sec,

-Stéphane PRIVE, Conseiller Régional, Saint Denis

-Jean Alain STEINFELD, trésorier fédéral

-Yannick TRIGANCE, secrétaire fédéral aux élus et aux élections.

I. Il nous faut un Congrès de renouveau

Le Congrès de Reims du Parti Socialiste doit annoncer un profond renouveau de notre organisation politique, de ses méthodes, tout en continuant de clarifier son identité.

Cela est nécessaire, car le PS a besoin de vitalité pour permettre le rassemblement de toutes les forces progressistes de notre pays.

Cela est indispensable, car seul le PS peut impulser la dynamique permettant de mettre en minorité les forces de régression sociale que représente la Droite.

Le renouveau que nous appelons tous de nos voeux - militants, sympathisants, électeurs de gauche - passe par une condition préalable et absolue : le refus catégorique de voir le Congrès se réduire à un affrontement entre des personnalités dont nul ne conteste les qualités. Un tel scénario bloquerait l’indispensable rénovation et empêcherait le débat de fond auquel ont droit les militant(e)s.

Notre Congrès doit servir à définir ce que les socialistes de France veulent proposer au pays pour la décennie à venir. La désignation de notre futur(e) candidat(e) à l’élection présidentielle donnera lieu, dans un second temps, à un processus démocratique en cohérence avec les orientations qui auront été retenues par le Congrès.

Une désignation sereine et dont le résultat permettrait un consensus offensif et rassembleur nous oblige à séparer le moment du choix de la direction politique de notre parti de celui de la candidature à la Présidence de la République : n’activons pas la machine à perdre !

L’autre condition du renouveau consiste à mettre en chantier les perspectives de réformes progressistes que les socialistes mettront en oeuvre une fois qu’ils auront retrouvé la confiance de la majorité des Français.

Il est normal et indispensable que le PS soit en opposition aux politiques d’injustice sociale de la droite qui s’accélèrent et se durcissent sous Sarkozy. Il est nécessaire de dire haut et fort, le moment venu, ce que nous ferions une fois en charge du gouvernement du pays, dans une perspective à la fois crédible et volontariste.

Le Congrès doit donc servir à dégager les grandes orientations de fond que les socialistes doivent avancer face aux dégâts qu’engendrent la globalisation et la financiarisation des marchés et des modes de vie.

Le Congrès doit servir à définir des étapes de travail et de réformes concrètes qui prendront valeur d’engagement et de garantie publics pour plus de justice sociale, notamment pour le plus grand nombre qui subit de plein fouet les effets de cette globalisation.

Le Congrès doit annoncer le grand retour des militants dans l’engagement politique, générateurs d’idées et de propositions, mobilisateur de notre peuple, les militants étant les premiers garants du respect des orientations et des engagements pris en commun.

II. La Seine Saint-Denis en 1ère ligne

Notre Fédération est devenue, grâce à vous toutes et tous, l’une des plus importantes du Pays. Ce n’est pas étonnant, car de plus en plus de citoyens trouvent dans l’action des socialistes séquano-dionysiens, dans les villes et le département, des réponses concrètes répondant à des attentes sociales fortes.

C’est grâce au travail accompli, toujours remis sur le métier, de la confiance acquise d’élections en élections, que notre Fédération peut et doit contribuer au débat collectif, non pas dans un objectif «régionaliste» ou de dimension étroitement «banlieusarde», mais bel et bien pour porter des questions que notre situation, en ce qu’elle a de particulier, révèle des enjeux de la société de demain.

La Seine Saint-Denis est-elle un territoire, une «planète à part», comme peuvent le laisser croire les médias en mal d’images choc, ou bien, à y regarder de plus près, n’annonce-t-elle pas les impasses dans lesquelles la société est en train de s’engager sous l’effet des politiques de la Droite sarkozyste ?

Pour nous, la réponse est claire : la Seine Saint-Denis recèle à l’évidence des atouts exceptionnels et il est incorrect de ne pas tenir compte de la diversité des territoires qui la composent. A l’opposé, une partie importante de la population de notre département subit des injustices, des exclusions et des discriminations particulièrement criantes et pérennes que les socialistes doivent combattre avec énergie et détermination. Cette réalité n’est pas le fruit du hasard. Elle renvoie à la politique menée avec cynisme par la Droite nationale de longue date, qui renvoie souvent en Seine St Denis à la politique du pire.

III. Affirmer l’exigence du droit à l’égalité des chances

Nous pensons que les socialistes doivent dénoncer avec virulence la vision du développement de l’Ile de France de la Droite. Nous devons combattre son projet inique de développement séparé, fondé sur une spécialisation des territoires selon les statuts sociaux.

Avec la Droite, les territoires pauvres comme notre département le resteront, les secteurs riches continueront d’amasser à l’ouest les richesses. Cette conception de la société est incompatible avec la République et les valeurs qui la fondent (laïcité, démocratie).

Aucun compromis ne peut être accepté en regard de ce projet qui enferme la population la plus fragile dans une logique de ghetto, rendant toujours plus inaccessible le droit à l’égalité des chances.

Nous revendiquons la mixité sociale dans tous les quartiers et, à ce titre, nous refusons l’idée que peut se développer une société «autre» pour ceux qui sont exclus de la communauté sociale que représente la société française républicaine.

La concentration massive des populations en très grande difficulté sociale dans certaines communes déborde les grands services publics d’Etat (aggravant ainsi les effets nocifs des désengagements décidés par le gouvernement de la Droite), met sous tension et en difficulté les services publics locaux qui sont engagés dans une course sans fin pour tenter de répondre aux besoins sociaux toujours plus importants. Il s’ensuit pour la population - qui se sait déjà désavantagée socialement et objet d’une politique hostile du gouvernement de Droite - l’obligation de vivre avec une offre de services fortement dégradée et avec des inquiétudes profondes, en particulier concernant sa jeunesse : échec scolaire «programmé», accès réduit au monde du travail, généralisation du travail précaire et du temps partiel subi, difficulté accentuée pour l’accès au logement, discriminations exponentielles…

Ces évolutions ne sont pas acceptables et nous considérons qu’il est de la responsabilité de la gauche d’offrir des perspectives favorables à la population - en particulier aux jeunes - y compris dans un contexte politique national hostile avec une crise organisée des finances publiques.

Aucune «réalité électorale» locale ne saurait nous détourner de notre engagement pour l’égalité réelle pour tous les habitants du département. Nulle partie de la Seine Saint-Denis ne doit être condamnée à ne pas bénéficier, de facto, des politiques de progrès social, de solidarité, de dynamisme économique que peuvent impulser les socialistes en responsabilité.

IV. Les axes principaux de l’action pour notre population

Les socialistes, aujourd’hui en charge de la gestion départementale et de plusieurs villes, doivent agir, là où ils le peuvent, pour apporter des réponses concrètes à notre population.

Les priorités que nous envisageons ci-après ne sont pas exhaustives, mais elles portent sur des attentes absolument essentielles. L’ensemble de l’action à mener doit se situer dans un objectif transversal, lui-même très prioritaire : oeuvrer sans relâche à aider notre jeunesse à trouver des perspectives crédibles d’insertion dans le monde du travail et dans la vie sociale en général. Là se trouve un défi particulièrement important à relever et nous devons souligner ici que nous le considérons comme déterminant de la force de l’engagement des socialistes pour l’égalité.

1. Défendre le pouvoir d’achat est possible, même au niveau de notre département

Les habitants de Seine Saint-Denis perdent plus que la moyenne des ménages du pays en termes de pouvoir d’achat, car plus on est pauvre, plus on perd dans la logique libérale Sarkozyste. De plus, ils sont victimes de phénomènes exacerbés dans notre département :

a) la hausse spéculative de l’immobilier, en prix d’achat (endettement) comme en loyers, fait qu’un très grand nombre de ménages laissent aujourd’hui entre 1/3 et la moitié de leurs revenus pour le logement ! Nous devons travailler à diminuer la tension sur ce marché par la création d’une offre abondante et abordable de logements

b) une hausse du coût de l’énergie aggravée par l’état du parc immobilier ancien et l’état de nos transports en commun qui ne concurrencent pas encore assez (en qualité comme en maillage) le tout- voiture.

Face à l’Etat défaillant, la Région, les Villes et le Département doivent continuer de tout mettre en oeuvre, ensemble, pour faire baisser le poids de ces postes de dépenses devenus trop lourds pour trop de ménages séquano-dionysiens.

Nous considérons aussi que nous pouvons mieux agir notamment en ayant une politique de modulation des tarifs de prestations via une application sociale du quotient familial ainsi qu’en combattant la tendance à la précarisation de l’emploi public dans la Fonction publique territoriale qui tend à réduire les revenus des agents.

2. La question du logement pour tous est essentielle.

Nous devons comme socialistes favoriser la construction de logements neufs, sociaux, partout dans les communes et bien sûr là d’abord où il y en a si peu ! Les pratiques du type Le Raincy, Gournay,…sont intolérables.

Nous devons aussi favoriser la réhabilitation de l’habitat ancien pour y rétablir des conditions de vie dignes et y faire appliquer le droit. Les socialistes doivent être des bâtisseurs mais ne doivent pas pour autant se résoudre à renoncer au principe essentiel de la mixité dans chaque quartier et ne jamais renoncer, sous prétexte d’urgence - bien au contraire ! - à la qualité de la construction et de l’architecture dans notre département.

Comment gérer la question du relogement ? Les financements annoncés pour la rénovation urbaine seront-ils effectifs ? Quelle application de la loi SRU des 20 % de logements sociaux ?

3. La question de l’école est tout aussi vitale.

De compétence nationale, l’école peut et doit être aidée via de nombreuses démarches : l’aide aux enseignants, l’aide à la parentalité, les services d‘accueil des enfants, l’accompagnement des projets éducatifs, l’encouragement au travail en réseau, les services de soutien aux élèves en difficulté, les activités péri scolaires à contenu culturel et sportif…

Le retour à des normes de réussite scolaire comparables au reste du pays est un enjeu capital pour l’équilibre de nos territoires.

Comment les communes vont-elles gérer la suppression du samedi matin dans les écoles ? Quel niveau de responsabilité pour les maires concernant les stages de rattrapage organisés pendant les vacances scolaires dans les écoles ?

4. La question de la santé est primordiale.

Les études montrent que l’état sanitaire dans notre département continue de se dégrader, notamment en terme d’espérance de vie, inégalité insupportable alors que réapparaissent des risques épidémiques que l’on croyait oubliés. A l’heure de la réduction de la couverture maladie par diverses mesures très dures à supporter pour les assurés malades , à l’heure du rationnement de l’offre médicale publique dans certains secteurs du département , à l’heure où la logique des dépassements d’honoraires excessifs rend inaccessibles à beaucoup un certain nombre de soins spécifiques, à l’heure où les couvertures complémentaires deviennent impossibles pour tant d’assurés ,… il est essentiel que les socialistes posent l’exigence d’une offre de santé de qualité, de proximité, égale pour tous comme une priorité majeure.

Comment réagir face au développement des hôpitaux et des cliniques privées ? Quelle protection sociale face à l’étranglement progressif des mutuelles ?

5. La question du travail est totalement déterminante.

D’abord pour les jeunes qui sont, dans certains parties du département, confrontés à d’infranchissables barrières à l’emploi. Les socialistes doivent manifester leur engagement massif, sans complaisance, en faveur de la formation qualifiante et conduisant à l’emploi pour tous. En particulier, la réalité des discriminations doit être combattue sans relâche et, dans cet esprit, les socialistes de Seine Saint-Denis, devront insister lors du Congrès pour qu’une future majorité de gauche légifère avec sévérité sur cette source d’injustice intolérable.

Mais cette même question est posée pour les seniors à l’heure de l’allongement de la durée de cotisation pour le droit à une pension de retraite. Les socialistes devraient engager une réflexion sur les pistes pour l’emploi des seniors alors que, dans certaines communes, le poids du chômage des jeunes et des anciens finit par représenter un coût social important.

Comment s’organiser face au développement des pôles d’emplois qui laissent les villes interstitielles sans activités économiques ? Comment organiser les déplacements pour se rendre dans les zones d’activités économiques ?

6. La question de la sécurité est un enjeu réel pour le bien être de la population.

L’insécurité détruit inexorablement tout le lien social que les citoyens, leurs associations, les municipalités tentent jour après jour de construire (et re-construire). Les socialistes doivent exiger de l’Etat une présence effective de la Police nationale dûment dotée, équipée et encadrée en vue de rétablir la tranquillité publique dans le respect des droits des citoyens dans toute leur diversité. Ils doivent s’engager dans des politiques de préventions actives et innovantes en vue de contrecarrer les dérives vers la délinquance dès leurs prémices.

Ne faut-il pas en ce sens développer en partenariat avec la justice les Travaux d’Intérêt Généraux ?

7. La question de la démocratie et de la qualité de la vie en milieu urbain est centrale.

Cette préoccupation doit être présente partout, y compris là où la population subit le plus les ségrégations, voire la relégation. Les socialistes doivent se montrer résolus dans la mise en oeuvre de la démocratie participative dans toutes nos villes, en proximité avec les citoyens.

Ils doivent intégrer pleinement l’exigence de développement durable et de respect de l’écologie urbaine. L’importance du développement de trames vertes permettant des espaces de respiration de proximité, de bâtir des éco-quartiers, de la mise en place des éléments favorisant les circulations douces et non polluantes, de la réalisation d’un maillage de grands parcs contribuant à enfouir les grands ouvrages routiers et autoroutiers qui défigurent et polluent gravement la population,… sont des objectifs à poursuivre sans relâche. L’une des conséquences en est le refus de montages d’opérations d’urbanisation méconnaissant ces exigences incontournables pour les citoyens.

V. Les militants acteurs de leur Fédération

La réappropriation par les militants des structures du parti est une dimension que nous voulons envisager. Le rôle des élus est certes fondamental. Mais il ne doit pas empêcher l’apport en idées nouvelles, en dynamisme et en capacité d’action des militants dans les différentes sections, d’autant que nous refusons toute coupure entre élus et militants par principe. Ainsi, les 1ères propositions suivantes sont avancées :

- le Conseil fédéral sera réuni une fois par mois avec à son ordre du jour, autant que cela sera possible, les affaires principales en cours de débat dans les instances départementales et intercommunales, et ce en présence de nos camarades du groupe socialiste qui l’animent. Nous avons en effet la chance formidable et historique d’avoir conquis la présidence du Conseil général de notre Département lors du dernier renouvellement cantonal. Il s’agit d’une opportunité remarquable de mettre en oeuvre des politiques qui répondent efficacement aux attentes de nos concitoyens et qui nous mettent ainsi, par la confiance gagnée au vu des résultats, en position de force durable dans toutes les villes du département . Il s’agit aussi du moyen de prouver à nos électeurs que les socialistes respectent leurs engagements en matière de transparence des pratiques politiques et de représentation de la parité et de la diversité dans l’exercice des responsabilités. Il est donc particulièrement pertinent de proposer que les représentants des militants du département aient à connaître des problématiques et des choix qui sont soumis aux élus du Conseil général et puissent régulièrement exprimer leur opinion dans une relation démocratique vivante et permanente.

- une conférence sera organisée tous les trimestres en présence d’intervenants experts pour aborder les grands enjeux de développement de la Seine Saint-Denis en Ile de France, deux dimensions qui ne doivent pas être séparées l’une de l’autre

- un blog de la Fédération permettra d’organiser un forum Internet ouvert à tous les adhérents leur permettant d’échanger sur les différents thèmes d’actualité ; les comptesrendus du secrétariat fédéral, du bureau fédéral et du conseil fédéral seront aussi consultables en ligne

- un livret fédéral pour l’accueil des adhérents sera institué rassemblant de nombreuses références, à commencer par la Déclaration de Principes du Parti Socialiste ;

- un plan de formations complètes (culture militante, actions et campagnes, vie élective avec le centre Condorcet,..) sera proposé sur une base annuelle à tous les adhérents ;

- la désignation des candidats aux élections donnera lieu à un respect attentif, loyal et scrupuleux, des orientations en terme de parité, de diversité et de cumul données par le parti. Cette exigence sera aussi appliquée, au lendemain des scrutins, dans la répartition des responsabilités

- des campagnes départementales régulières en lien avec la déclinaison locale des thèmes nationaux du PS, ainsi qu’une grande campagne annuelle d’adhésion

- des laboratoires de renouvellement de nos façons de faire seront promus : lancement, par exemple (de façon non limitative) d’un club des 1ers secrétaires de section, d’un club des trésoriers, d’un club des présidents de groupes municipaux,…

- un travail sera mené avec la FNESER pour se concerter avec les Conseils Général et Régional au fur et à mesure de l’avancée de dossiers structurants.

VI. Rassemblons la Gauche sur de nouvelles bases

Les socialistes n’ont cessé de défendre depuis 1972, date de création de l’union de la gauche parlementaire, le rassemblement de la gauche, de toute la gauche. Nous souhaitons réaffirmer ici notre attachement indéfectible à ce rassemblement.

Mais ce rassemblement doit, lui aussi, être refondé. Les faits sont là : malgré notre volonté de rassemblement, nous devons constater, au lendemain des récentes élections municipales, qu’un nombre toujours plus important de villes de Seine Saint-Denis ne sont plus gérées en commun par le PS et le PCF : Aubervilliers, Bagnolet, la Courneuve, Noisy-le-Grand, Neuilly-sur-Marne, Pantin, Romainville, Tremblay, Saint-Denis. Et, lorsque les municipalités restent communes, la part des responsabilités laissées au partenaire est généralement très marginale.

La nécessité objective d’un accord électoral avec le PCF pour les élections cantonales demeure. Mais cela doit-il occulter la grave crise de fond qui touche la relation politique entre nos deux formations ? La question est posée. Il convient d’en débattre avec clarté, amitié et camaraderie, pour aller sereinement au fond.

Une partie de plus en plus importante de communistes de Seine Saint-Denis poussent à l’avènement d’un pôle dit «de gauche» qui, pour être encore indistinct, reste une perspective à laquelle ils sont très attachés. Leur souhait - non crédible à nos yeux et déconnecté de l’état réel de la société - est de voir émerger une société radicale et alternative que le séparatisme social mis en oeuvre par la droite rendrait opportunément possible. Dans cette stratégie, ils n’ont de cesse de prouver qu’il existe dans l’électorat des villes populaires une capacité de gagner des élections sans le PS. Cette analyse et ce choix, pour lesquels le Parti Socialiste apparaît comme un obstacle à l’avènement d’une «alter société», ont conduit à la situation de non gestion commune que nous devons aujourd’hui constater et déplorer.

Cette posture critique de la culture de gouvernement, accepte de fait l’idée de cantonner la gauche dans l’opposition éternelle, et préfère la pureté du témoignage protestataire à la transformation réelle de la société caricaturée en concession. Les socialistes ne se contentent pas de vouloir limiter la casse de la Droite nationale par de légitimes défilés et pétitions : ils veulent avant tout transformer concrètement notre société.

Pour nous, cette situation ne peut perdurer sauf à donner des chances tout à fait inespérées, lors de prochaines échéances, à la Droite, sur la base d’un risque de division profonde de la gauche que nous refusons catégoriquement par respect pour notre population. Une clarification doit intervenir, ce qui suppose engagement et courage de la part des responsables du Parti Socialiste. Elle doit permettre de confronter la vision des uns et des autres du développement de notre banlieue et déterminer les espaces de convergences possibles.

Nous proposons donc qu’une rencontre se déroule entre le PS et le PCF en vue de tirer un bilan politique des élections municipales : en présence de la volonté d’union du PS, les responsables du PCF doivent expliquer la réalité de leur démarche et dire s’ils entendent rétablir les conditions concrètes du rassemblement de la Gauche ou s’ils entérinent le choix fait par nombre de leurs Maires de s’engager dans la recherche d’alliances électorales hors PS. Ce travail devra également être mené avec nos partenaires Verts, Radicaux de Gauche, MRC et autres forces progressistes afin de poursuivre hors période électorale un travail de dialogue, d’échanges sur des problématiques politiques départementales.

La reconstruction d’un lien fort entre forces progressistes, soucieuses de faire avancer de nombreux domaines de l’action publique locale, est à ce prix. La Seine Saint-Denis en sortira plus à gauche avec comme certitude que l’avenir peut être meilleur pour tous dans notre département.

Signataires :

Djamel Ait Ouhamou, Neuilly S/Marne, Sylvie Baguelin, membre CEF , André Basseler, Neuilly S/Marne, Nadir Bentouta, membre CEF Rodolphe Boutin, membre CA Epinay, Hamid Belakhdar, section Bondy, Rodolphe Boutin, CA Epinay, Julien Bruchon, Saint-Denis, Sébastien Cadieu, membre CEF Jeff Citueba, membre CEF ,Benjamin Colafrancesco, membre CEF,Jean Daëron, Epinay S/Seine, Philippe Décoret, Saint-Denis, Annie Derollez, Epinay S/Seine, Didier Desnoue, Villetaneuse, Joseph Di Martino , membre CEF, secrétaire section Bagnolet, Demba Diawara, Neuilly S/Marne, Hassan Fall, section Drancy, Luis Gelves, CA EpinayS/Seine,Patrice Goardou, Neuilly S/Marne, Bertrand Godefroy, section Saint-Denis, Noémie Hazout, le Pré-Saint-Gervais, Edgardo Honores, membre CEF, Pierrette Lamy, Saint-Denis, Philippe Le Naour, secrétaire section Stains, Marie-France Lelesle, Neuilly Plaisance, Xavier Lelesle, Neuilly Plaisance, Jean-Pierre Maljean, membre CEF93, secrétaire section, Colette Mazucco ,membre CEF, Franck Misson, SF, secrétaire section Tremblay, Maria Navas, membre CA Epinay, Farid Ouallouch, membre CEF, Ourdia Ouslati, Saint-Denis, Elisabeth Pochon, membre CEF ,Patricia Quidu, Neuilly S/Marne Nicole Ramos, Blanc-Mesnil, Christophe Rosé, membre CEF, secrétaire section, Georges Sali, membre CEF, Ibrahim Saravaki, Epinay S/Seine, Sophie Saravaki, Epinay S/Seine, Evelyne Simansour, Neuilly S/Marne, Dan Steinfeld , Responsable national Eco, Alain Vasseur, Le Raincy, Christiane Vasseur, Le Raincy, Evelyne Vieux Combe, Neuilly S/Marne

0 commentaire ↓

Il n'y a pas encore de commentaire. Le formulaire ci dessous vous tend les bras....

Faire un commentaire